Alors que je me délectais d'un moment tranquille avec mon café (qui, soit dit en passant, a été refroidi par une énième interruption), voilà que j'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir. Mon ado sort, et je suis frappée par la vision d'un véritable ado en pleine action. Cheveux en bataille, un haut de pyjama, et...oh, sacrebleu, un rouge à lèvres PLUS VERT que la chlorophylle ! Bienvenue dans le monde joyeux des selfies d'adolescents !

Pour ceux qui n'ont pas encore eu l'honneur (ou le désespoir) de côtoyer un adolescent à l'ère des réseaux sociaux, laissez moi vous donner un aperçu. Les selfies sont devenus le Saint Graal de l'expression personnelle. Mais attention, pas n'importe quel selfie. Il doit être PARFAIT. Si ce n'est pas époustouflant, c'est un vrai drame. J'ai assisté à des séances photo qui auraient pu rivaliser avec un tournage de blockbuster à Hollywood.

Première étape : Mon ado fait le tour de la pièce, en quête du meilleur éclairage. Oubliez le soleil, il faut que ça tombe juste au bon angle. Il s'assied sur le sol ou se penche d'une manière qui me rappelle une posture de yoga... sauf qu'il ne fait pas de yoga. C'est un exercice acrobatique pour trouver l'angle parfait qui, naturellement, doit faire disparaître les petits défauts (ou les parents...).

Ensuite, il y a la sélection de la pose La main sur une joue pour un petit air mystérieux, le regard au loin pour laisser entrevoir une profonde réflexion, ou encore, bien sûr, la pose " je fais semblant de rire ". Je n'ai jamais compris cette dernière, mais je jure qu'il doit y avoir un diplôme de comédie en jeu.

Et puis, il y a LA PHOTO. Prise avec une précision chirurgicale, retouchée dans l'instant pour ajouter des filtres qui feraient passer un chat pour un lion. Et attention, si la photo ne fait pas au moins 50 likes en quelques minutes, c'est la fin du monde ! Mon ado se transforme alors en messager de désespoir, à faire défiler les faux sourires de ses amis.

Mais le vrai spectacle arrive lorsque je fais mine de vouloir prendre un selfie avec lui. Oh là là... Quand la maman tente de participer, c'est le drame ! Je me retrouve avec des yeux de lapin pris dans les phares, et je suis rapidement informée que je "ruine l'esthétique". Je n'avais aucune idée que le fait de sourire à côté de mon enfant pouvait être considéré comme une "ruine", mais bon, rien ne fait plus plaisir qu'un bon vieux "Maman, pourrait on ENFIN faire un selfie sans toi et ton sourire de maman !".

En fin de compte, je me rends compte que, malgré mon désespoir (et les multiples références à mon " âge " qui me blessent profondément), je les admire. Leur passion pour l'autoportrait peut sembler absurde, mais c'est un moyen pour eux de s'exprimer dans un monde où les normes changent si rapidement. Et qui sait, dans quelques années, ces selfies seront des souvenirs en or.

Alors, à tous les parents là-bas qui se battent avec les selfies de leurs ados, je vous encourage à embrasser le chaos. Prenez vos propres selfies, avec un filtre "maman" si cela vous chante, en dansant comme si personne ne vous regardait. Parce qu'au fond, derrière chaque selfie raté d'ado, il y a de bons souvenirs... même si on préfère ne pas les revoir trop souvent !

Allez, je vais vérifier mon propre selfie... ou peut-être que je vais juste me faire un café !

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