Cela fait des années que je le dis et que je le ressens, j'aurais aimé être un homme. Pour pouvoir faire pipi
debout c'est vrai mais pas uniquement pour des raisons aussi futiles. Et il en est une en particulier justement de raison : la façon dont l'homme est perçu en entreprise par
rapport à la femme. On parle d'égalité, d'équité AHAHA rions ou pleurons plutôt même tant on en est loin. On est en 2011 et il y a encore des différences salariales qui n'ont
rien de glorieux. Un problème qui persiste en dépit d’une législation bien définie. En dépit de quatre lois successives censées y remédier.
La France est classée au 127e rang sur 134 pays*, derrière les Etats-Unis, le Kenya ou le Kazakhstan, pour ce qui
concerne l’égalité salariale entre les hommes et les femmes dans le rapport du Forum économique mondial de Davos. Bravo vingt sur vingt comme dirait Isabelle Nanty dans Amélie Poulain.
L’Observatoire des inégalités pointe aussi la triste réalité des chiffres en France**, où nous gagnons 27 % de moins que
les hommes, tous temps de travail confondus ; 19 % de moins si l’on compare uniquement les temps pleins ; et 10 % si l’on tient compte des différences de poste, d’expérience ou de
secteur d’activité.
Comment ne pas être en colère et le crier ? Comment accepter ça en ne disant rien ? Et puis aussi comment
être motivée pour aller bosser quand on sait qu'on se fait berner ? En tout cas une chose est certaine, plus on prendra le problème au sérieux en faisant valoir nos droits, plus il y
aura de procès, plus les entreprises hésiteront à nous discriminer. Il n'y a que comme ça qu'on pourra faire changer les
choses.
La raison de cette réalité ? Je ne sais pas trop, plusieurs facteurs forcément : des responsables (même des femmes) qui voient en toute employée une femme enceinte potentielle, des femmes incapables de
défendre leurs propres droits, de se vendre et demander une augmentation ? Nous ne pouvons pas remettre toute la faute sur "les autres" bien entendu mais tout de même ...
Si nous avions un peu moins de contraintes familiales et domestiques, si les hommes se sentaient tout autant que
nous concernés pas les enfants malades, le suivi de la scolarité des enfants, la préparation des repas le soir en rentrant, la gestion des courriers administratifs blablabla ce serait mieux non ?
On ne nous regarderait pas comme une personne qui va s'absenter pour les enfants ou partir tôt le soir, du moins pas plus qu'un homme !
Nous devons déjà réduire notre disponibilité pendant les congés maternité et les congés parentaux (et je ne
crache pas dessus évidemment c'est nécessaire), ce qui nous empêche par exemple de toucher les primes liées à la présence effective. Mais nous devons aussi aussi oublier la
possibilité de travailler tard le soir ce qui nous pénalise ne nous leurrons pas. Pourquoi sommes nous seules à sentir le poids de ces responsabilités familiales ? Pourquoi est ce
que aujourd'hui encore en 2011 nous nous entendons dire "je vais t'aider" ? Ce que je peux détester cette phrase bon sang ! Comment ça "m'aider" mais pourquoi ce serait à moi que reviendraient
forcément ces tâches et pourquoi ce ne serait pas moi qui dirais "je vais t'aider".
* sources : dailyconso.com
Une autre cause de cet écart vient du fait de la flexibilité du travail, toujours et encore la même raison : les enfants. En effet, le temps partiel est en parti à l’origine de cette disparité. 30% des femmes françaises contre 5% des hommes français travaillent à temps partiel. Et oui forcément vous en connaissez beaucoup des hommes qui lâchent leur taf pour faire la popote et s'occuper du repassage et de toutes ces tâches ingrates pour ensuite aller chercher les petits à l'école ? Et puis on se mord la queue mais c'est celui qui gagne le moins qui s'arrête ou se met à mi-temps donc la femme on vient de le voir. CQFD. Mais c'est quoi l'idée là, de nous écoeurer et de nous démotiver à faire des enfants ? Je ne saisis pas bien la logique de la chose... Si j'avais une fille je lui montrerais à quel point il est important de travailler et surtout de trouver un emploi épanouissant, je ne crois pas que je lui vendrais l'idée de faire des enfants coûte que coûte, pas dans ces conditions, pas comme ça, pas trop vite.
Oui je suis en colère oui j'enrage d'être témoin de ce type de choses encore de nos jours. C'est tellement facile
d'être un homme et si facile de s'entendre dire "c'est comme ça, les hommes sont mono tâche ...tu n'acceptes pas d'être une femme blablabla" ou "tu n'as pas encore découvert la chance que
c'est d'être une femme". Ah ben non ça c'est clair que je n'ai rien découvert dans ce sens ! Ce serait donc une chance de faire des études autant qu'un homme, travailler autant et au même
poste mais être payée moins et en plus se taper tout (ou presque parce que oui IL nous "aide") à la maison en rentrant ? Wahou oui quelle chance, merci !
NB : Chéri-chéri si tu me lis ne sois pas trop en colère je parle des femmes et des hommes en général
* « The Global Gender Gap Report », World Economic Forum, octobre 2010.
**« Les inégalités de salaires hommes-femmes : du temps de travail aux discriminations », janvier 2009.