Réforme des rythmes scolaires: je ne comprends pas Vincent Peillon

Publié le 07 octobre 2013 par Theworkingmum @theworkingmum1

Ce qui m’énerve profondément en politique est que dès un changement de gouvernement, il y a des réformes à tout va sur la base d’on ne sait quel constat même de choses qui semblent marcher. Cela ressemble à du "moi, je sais" ou pire "moi, je ne sais pas mais je fais quand même". Je dis ça sur la base de quelques constats (heureusement) comme la réforme du statut autoentrepreneur, la réforme du congé parental… Sans m’enfoncer dans la politique car je suis de celles qui pensent que les bonnes idées ne sont pas que de droites ou de gauches, je ne comprends pas l’entêtement de Vincent Peillon, notre Ministre de l’éducation, avec sa réforme des rythmes scolaires.

Je ne vais pas te causer de l’impact dans ma vie car ma fille va en halte-garderie, l’école sera en septembre 2014 mais en tant que maman et citoyenne (je cumule les mandats comme beaucoup), je suis bien obligée d’entendre le grognement et d’essayer de comprendre (avant de taper peut-être moi aussi sur nos chers politiciens?! Et pourtant je suis une vraie pacifiste…).

Pourquoi une réforme?

"On ne peut pas être le seul pays avec des journées (d’école) aussi surchargées et aussi peu de jours (de classe) par an", a annoncé il y a plusieurs mois le président de l’UMP, Jean-François Copé.

C’est donc une réforme voulue également par la droite mais j’ai déjà une interrogation: parce que les autres pays n’ont pas la sécurité sociale, il faudrait l’enlever? Idem pour le SMIC? Je ne pense pas que ce soit positif de toujours se comparer aux autres pays. Restons tous moyens et tous dans la mouise alors! J’aimerais que ce soit plutôt les méthodes pédagogiques qui soient revues. Je trouve que l’enseignement est beaucoup trop passif avec c’est un unique système de note sur 20 qui compte. Et l’effort? Nous ne parlons ici que de la maternelle et du primaire mais c’est pire au collège et lycée!
Pour te parler de moi (un peu quand même, welcome sur mon blog), quand je suis au travail, il y a des jours où je suis hyper productive à m’étonner moi-même. J’en fais beaucoup plus que certains jours où je reste plus tard. Pour moi, ce n’est clairement pas le nombre d’heures le seul indicatif à retenir.

Sur la route de l’école…

Ce que ça donne…

Lors de cette rentrée 2013, 4 000 communes sont passées aux nouveaux rythmes scolaires, soit 4,5 jours par semaine au lieu de 4.

L’emploi du temps des élèves est organisé selon les grands principes suivants :

  • les élèves ont toujours au total 24 heures d’enseignement obligatoire par semaine
  • ils vont à l’école quatre jours et demi par semaine
  • ils n’ont pas plus de 5 heures 30 d’enseignement obligatoire par jour, ni plus de 3 heures 30 par demi-journée
  • ils ont une pause méridienne d’au moins 1 heure 30

4,5 jours cela signifie que les enfants ont cours soit le mercredi matin mais dans ce cas il est très dur de les réveiller le vendredi matin (dixit une maman) soit le samedi matin mais dans ce cas, les parents grognent du temps qu’on leur prend à passer avec leur enfant (c’est aux communes de demander un décret pour faire classe le samedi et non le mercredi).

"En tant qu’enseignante j’ai toujours aimé le samedi matin parce que les enfants travaillent bien, ils savent que les parents vont venir les chercher, qu’il n’y a pas de cantine." (intégralité à retrouver ici)

Bien que nous ayons également le moins de semaines de classe par rapport à nos voisins européens, pas de modification à ce niveau et c’est bien dommage de ne pas avoir exploré cette piste aussi. Vitesse et précipitation ne sont pas copains.

Pourquoi pose-t-elle problème?

  • Le financement

"250 millions d’euros ont été débloqués pour cette réforme pour la rentrée 2013. Mais dans le futur, les collectivités devront assumer elles-mêmes cette dépense." Là, je dis aïe et même comment est-ce possible que ça se passe de cette façon là? Est-ce que ton boss accepterait que tu lui dises que tu as engagé des actions sur plusieurs années sans financement?

Pourquoi la réforme coûte? C’est aux communes de prendre en charge les ouvertures de cantines le mercredi midi et l’embauche d’animateurs pour assurer les activités périscolaires.

Il y a une grogne trans-courants, chez les maires de droite comme de gauche, a dénoncé le président de l’Association des maires de France (AMF), Jacques Pélissard.

  • Un rythme plus fatigant pour les enfants

A ceux qui trouvent leur enfant plus fatigué, Vincent Peillon répond que "La fatigue des enfants après la rentrée est un phénomène bien connu et qui ne date pas de cette année. Il faut que les choses se mettent en place". C’est pas faux mais un parent connait bien son enfant et saura sans doute faire la différence… Par ailleurs, les parents mettraient "trop de pression sur les enfants et d’activités extrascolaires". Et si on disait qu’il a fortement besoin d’un conseiller en communication? Les parents, ces fautifs… Le jour où l’école ne sera pas qu’un lieu d’enseignement où on va à reculons mais un vrai lieu de vie et de partage, peut-être que les parents n’auront plus à combler par des activités que l’enfant apprécie réellement!

Résultat…

Une grogne des maires de droite et de gauche, une grogne des parents d’élèves, des pétitions de toutes parts, des témoignages en commentaires d’articles en ligne qui pourrissent littéralement Vincent Peillon (sans aucune modération), des grèves de certains établissements… On dirait bien que la réforme est allée trop vite même si les Français sont des râleurs nés! Allez reconnaissons-le!

Malgré tout cela, Vincent Peillon annonce haut et forme que "la réforme marche bien" et que la réforme "est mal comprise". De qui se moque-t-on? Il faut se donner la peine de vouloir faire comprendre. Entre le changement trop rapide et le changement imaginaire…

C’est clairement la politique de l’autruche il me semble! C’est sympas les autruches mais dans la savane!!

C’est autant de partitions à inventer que de petites communes, note Jean-Louis Demois, maire sans étiquette d’Ecuillé (Maine-et-Loire), 600 habitants.

Le mot de la fin: zoom sur ma rentrée 2014

Si tout cela est maintenu, l’an prochain ma fille sera sans doute réveillée de ses grandes siestes (entre 2 et 3H pour une fin de sieste à 15H30) "pour aller faire des activités périscolaires" comme on le note aujourd’hui puisque l’école finit à 15H30. Alors moi qui me réjouissais que ce serait la fin de la galère des modes de garde, serais-je entrain de découvrir une nouvelle problématique? Une enfant plus fatiguée, qui récupère moins, que je dois coucher plus tôt le soir (donc moins de temps à partager) car c’est ça le souci: raccourcir les journées des enfants mais celle des parents ne l’est pas donc une même amplitude pour les enfants avec autant de stimulation. A ce jour, je préfère réellement passer à 80% de temps de travail : passer le mercredi avec ma fille pour faire cette coupure du mercredi et aller la chercher le samedi midi ou dans l’autre option aller la chercher plus tôt le soir (ou super-papa-chéri tiens! Égalité des sexes). Si j’ai pris un congé parental est que je voulais éduquer ma fille et respecter son rythme biologique, ce n’est pas pour envoyer tout bouler dès ses 3 ans! Je me demande même s’il y a des écoles privées dès la maternelle!! Et ça, c’est la preuve que la réforme n’est une réussite!

Source: le point, RTL, Huffington post, le site de l’éducation nationale, Le Monde

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