Congé parental : ce qui cloche dans la réforme, ce qu’en disent les sondages !

Tu le sais sans doute, je suis mobilisée contre la réforme du congé parental de Najat Vallaud-Belkacem. Je ne suis pas contre tout systématiquement (car dernièrement j’ai aussi écris sur la réforme des rythmes scolaires et ce n’était pas très positif !). Après tout, s’il s’agit de modifier pour améliorer… Pourtant, je fais partie des 89% de personnes qui « voit d’un bon œil le fait de «mieux partager» le congé parental entre le père et la mère, selon un sondage Ifop pour le Service d’information du gouvernement ».

Le problème concerne plutôt l’obligation de partage et les indemnités qui en découlent. Finie la liberté d’organisation et tout ça pour améliorer l’égalité hommes-femmes… Bref, je me suis déjà expliqué quelque part par là ! J’aimerais beaucoup, croyez-moi nuancer mes propos mais le gouvernement est plus motivé par les économies possibles que concerné par l’égalité hommes-femmes car selon le site de l’Insee seulement 17% des femmes ont pris un congé parental à temps plein pour leur premier enfant, 33% pour le second et 45% pour le troisième. Les motivations sont diverses : meilleure solution pour l’enfant, mode de garde trop cher ou réel besoin pour se remettre de la naissance. Autant dire que si l’égalité hommes-femmes était vraiment une préoccupation, un autre projet de réforme aurait été bienvenue.

Contre la réforme du congé parental

Contre la réforme du congé parental, une pétition qui rassemble presque 50 000 signatures

Cependant, je dis « oui » pour que le monde de l’entreprise revoit la place des hommes devenus papas. 33% des sondés jugent que le monde du travail ne soutient "pas du tout" les hommes dans leur rôle de père. Quant aux salariés, premiers concernés par le débat, le constat est encore plus sévère : "Ils sont 58% à dire que l’entreprise est défaillante à ce niveau-là".
J’aime assez ce combat là : que les papas puissent être papas dès la sortie de l’école ! Enfin s’ils le souhaitent car c’est bien là tout le soucis. Dans un monde (presque) parfait, il y aurait assez de modes de garde pour que chacun ait le choix du temps qu’il souhaite consacrer à son enfant et pour soi aussi. Je suis de celles qui pensent que pour bien vivre un congé parental, il faut aussi que ça soit pour soi.

J’ai pris un congé parental pour éduquer ma fille mais aussi pour moi. Je pense qu’il faut profiter de l’instant présent : ces 3 années sont capitales pour ma fille, je veux les vivre avec elle et j’ai la santé pour. Ce n’est pas à la retraite (si j’y arrive) que je pourrais profiter d’autant de temps pour ma famille et pour moi. Et surtout avec la santé. Alors moi, je ne coûte rien à l’Etat car puisque c’est mon premier enfant, je n’ai été indemnisée que 6 mois et je dirais même que j’ai créée un emploi car il a fallu me remplacer au travail. Serais-je pénalisée en reprenant le travail ? Je n’ai pas cette impression puisque l’entreprise doit nous reprendre au même poste. Je vous ferais le compte rendu en toute objectivité (comme toujours non ?) quelques mois après l’inévitable reprise. Réflexion appuyée par un autre sondage: 48% des sondés ne pensent pas que le congé parental nuise à la carrière des femmes, parfois à 37% et oui à 15%. J’aurais bien aimé une question plus large du type: est-ce possible de garder la même implication au travail avec des enfants en bas âge? La maternité n’impose-t-elle pas forcément d’autres inspirations, un autre équilibre de vie?

Revenons à la réforme controversée. Elle a pourtant été adoptée au Sénat mi septembre. "Présentée comme une avancée pour l’égalité, le nouveau dispositif suscite de nombreuses interrogations sur sa mise en place. Interrogations sur lesquelles le Sénat a promis de se pencher… ". Si le Sénat pouvait écouter les professionnels comme l’UNAF ou le Mouvement Mondial des Mères  …. Car selon un autre sondage réalisé par l’Institut des Mamans pour le site Maman.fr, à moins de leur offrir une rémunération voisine de leur rémunération actuelle, 97% des pères ne seraient pas prêts à prendre un congé parental!

Certes la réforme française s’inspire des modèles allemands ou suédois qui marchent bien mais on oublie que les pères sont beaucoup plus indemnisés ! Donc on met encore un peu la charrue avant les bœufs ! Il n’y a déjà pas assez de places en crèche et d’assistantes maternelles, comment fera-t-on si papa ne peut pas prendre les 6 mois restant ? Cela ne fragilise-t-il pas le choix initial de la femme de prendre ce congé?

Congé parental : ce qui cloche dans la réforme, ce qu’en disent les sondages !

Je t’invite à répondre au court sondage suivant (10 questions) pour permettre aux professionnels de l’enfance d’appuyer leur demande de rendez-vous aux sénateurs afin que les modalités concrètes de mise en œuvre du congé parental soient réétudiées.

 Réforme du congé parental: la réalité des familles

Sondage

Commencez!

Les objectifs à garder en tête pour analyser dans quelques années si le gouvernement avait vu juste:

100 000 papas en congé parental d’ici 2017, contre 18.000 actuellement

275 000 places d’accueil supplémentaires pour les moins de trois ans

Sources:

  • Insee
  • Etude IFOP: enquête réalisée par téléphone les 13 et 14 septembre, auprès d’un échantillon représentatif de 927 personnes selon la méthode des quotas
  • Divers médias: Libération / Métro / Huffington post

Passe à l’action!

  • Si tu n’as pas signé la pétition, c’est par ici, n’hésites pas à la faire suivre
  • Le sondage est ici
  • La page Facebook est par là
  • Si tu souhaites apporter un témoignage très concret qui étayera le dossier pour les députés, envoie un email ici : Qu’est-ce qui se passerait pour vous si le congé parental était limité à 2 ans 1/2, les 6 derniers mois étant réservé au second parent. Votre conjoint prendrait-il à son tour un congé parental ? Et si non, pourquoi ? Donnez le plus de détails possible : votre profession, la profession du conjoint, le nombre et l’âge des enfants, si c’est le papa ou la maman qui prend un congé parental dans votre famille, si vous prenez ce congé à plein temps ou à temps partiel, etc…
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