J’ai accouché il y a plus de deux ans et aujourd’hui j’accepte les changements que cela a engendré. Parce que le mots changements peut cacher beaucoup de choses, je ne vais te parler ici que de changements physiques. Le corps. Mon corps. Celui qui a porté la vie. Celui que j’ai surnommé la "machine de guerre" car punaise que la nature est bien faite parfois quand tout se passe bien. Ce corps qui m’a étonnée dans une grossesse où tout va bien (j’ai même pas connu d’hystérie ni d’envies insurmontables zut pas d’excuse), un corps qui a super bien géré l’accouchement… Hop, hop, hop, on arrête les fleurs. Ce corps que j’ai perdu le jour où je suis tombé enceinte car on ne retrouve jamais (ou rarement) le même corps exactement.
Il faut le savoir, l’anticiper peut-être s’il est possible pour mieux le gérer, être moins démunie. Il y a des choses que l’on peut faire et d’autres qu’on ne peut pas. Pour être moins obscure, moi, j’ai perdu mes seins. Ils sont devenus gants de toilettes mais j’ai trouvé un avantage à cela: je peux mettre des hauts et robes dos nus et ça c’est trop bien (à condition de ne pas se pencher car là c’est le double effet pas kiss cool, le gant de toilette, c’est flasque, pas d’illusion possible).
Mais j’ai gagné quelque chose que je n’avais pas: un bourrelet au ventre. Mon ventre a toujours été au top (enfin, selon moi) et là, j’ai beau faire beaucoup de sport (5 heures par semaine), il y a ce bourrelet qui est toujours là. Certes, je pioche dans le gouter de ma chère fille (regrettée l’époque où elle ne prenait que des biberons, je n’avais pas le réflexe de finir son goûter) mais tout de même… 5 heures de sport et toujours ce bourrelet mais tant d’autres que j’ai perdu car voilà ma réalité: le sport a changé mon corps et mon mental.
Mon corps est une machine de guerre qui s’est réveillée avec l’accouchement.
Après l’allaitement de 6 mois, je me suis (re)mise à courir. Courir pour perdre les kilos restant, courir pour se dire qu’on prenait du temps perso, courir pour se donner un autre objectif que de pouponner 24/24 et 7/7, courir pour plaire toujours à super-papa-chéri… Puis au final, arriver à des résultats. Être plus mince qu’avant grossesse mais toujours avec ce bourrelet qui te rappelle que t’es une maman. Courir à en avoir besoin, se dire qu’on est arrivé à perdre tout ce poids et qu’il faut garder la ligne, courir par envie, courir par volonté, courir par besoin de courir, par besoin de ne pas culpabiliser si je fais des écarts culinaires (surtout depuis que je suis rentrée dans une période gateaux). J’en suis arrivé là: à aller faire du sport par réflexe. Je me suis rendue compte que j’avais un corps seulement il y a 2 ans. Avant, je bossais 8 heures par jour assise sur une chaise, rajoute les 2 heures dans le métro sur le strapontin et le film le soir sur le canapé pour se détendre… Avant c’était ça. Aujourd’hui, je suis en congé parental mais plus pour longtemps. J’ai le temps de m’occuper de ma fille et de ce corps, cette machine de guerre qui demande à être activée et utilisée. Comment je vais faire après sans lui donner sa dose?!
Aujourd’hui, je fais équipe avec mon corps, ce nouveau corps qui est fort avec plus de 40% de masse musculaire (merci coach pour la pesée), parfois il m’étonne encore à courir plus vite que ma pensée, parfois pourtant j’ai l’impression de lutter contre lui "quitte le canapé, allez si, on y va, ça va être bien après l’effort, souviens toi ce que ça fait, le bien être que l’on ressent".
Et je me dis "merde", faut attendre d’avoir pris 20 kilos pour sa grossesse et d’avoir 30 piges pour commencer à se rendre compte de tout ce que le corps est capable, que l’esprit et le corps ne font qu’un, qu’en travaillant mon corps, en allant au bout de mes limites physiques, j’ai changé mon mental, j’ai pris confiance en moi, je me suis prouvé pas mal de choses même si ce bourrelet au ventre est toujours là. Oui, je suis une maman.
Et je me dis "merde" aussi car à l’école, on nous enseigne pas à quel point le sport est plus que juste du sport. Une hygiène, un bien être mental à force… J’ai détesté les 2 heures imposées tout au long de la scolarité, c’était juste 2 heures pour papoter avec les copines et faire travailler le muscle qu’est la langue.
Aujourd’hui, assise sur mon canapé, ce sont les muscles de dix doigts que j’utilise (non, je ne tape pas avec les dix, faudrait que j’y songe). Mais au fait? C’est bien des muscles? Les petits comptent quand même hein
Ceci est ma participation au défi du jeudi de Macyma, on y parle toutes de nos corps.
Défi relevé? C’est comment chez toi?