26 mai 2015 – 14h16

Publié le 10 juin 2015 par Annesoa @bullabebe

Dans la vie, il y a ces instants qui vous marquent à jamais. Une date, une heure, et hop un jalon de plus posé sur le chemin de notre existence.

Le 26 mai 2015, à 14h16, j'ai tendu mes bras vers une crevette toute rose, je l'ai saisie sous les épaules pour qu'elle vienne se blottir tout contre moi. Donner la vie, comme je le souhaitais, dans des conditions certes éprouvantes, mais pleines d'amour, de confiance et d'encouragements. Un peu comme une renaissance pour la mère que je suis.

Pour ma fille aînée, j'avais gardé la sensation un peu amère d'un accouchement passif, subi, et qui s'était soldé par une césarienne en urgence. Pour couronner le tout, j'avais été séparée de ma fille pendant ses deux premières heures de vie, et si cela n'a pas entaché notre attachement réciproque, ni même empêché la mise en place de l'allaitement, cela a été long à digérer et j'ai mis du temps à faire le deuil d'un accouchement naturel.

Lors de cette seconde grossesse, j'avais donc pris les devants pour m'y préparer au mieux. En effet, pour un accouchement naturel après césarienne, certaines choses sont plus " sensibles " voire contre-indiquées. Par exemple, sur un utérus cicatriciel, on ne déclenche pas un accouchement si le col n'est pas mûr, et dans le feu de l'action, on ne vous laisse pas pousser des heures non plus.

Afin de pallier à ces potentiels " désagréments ", j'avais essayé de mettre toutes les chances de mon côté avant l'accouchement, à grands renforts d'ostéopathie (bassin bien en place, OK), de tisane de framboisier, d'homéopathie et d'acupuncture (maturation du col, OK).

Ah oui... parce que je ne vous ai pas dit, je suis une " cumularde "... c'est-à-dire que je fais des enfants " à grosse tête " (c'est pas moi, c'est leur périmètre crânien qui le dit) et qui naissent si possible 1 à 2 jours après terme. Juste de quoi faire un peu blêmir mon périnée...

Mais ce que je désirais le plus possible pour cette seconde naissance, c'était d'être pleinement actrice, que ce soit pendant le travail ou l'expulsion. J'avais vraiment envie que l'expression " donner la vie " prenne tout son sens, et au bout d'une douzaine d'heures de contractions, d'efforts, d'attente, de doutes aussi parfois, cela a été le cas.

SweetyChou est donc née le 26 mai 2015 à 14h16, par voie basse, après un long travail sans péridurale, une première heure de poussée qui m'a fait passer par toutes les couleurs du spectre et toutes les positions imaginables mais surtout laissée sur les rotules. Finalement, la gynéco et l'anesthésiste sont tombés d'accord sur le fait que je ne pourrai pas continuer longtemps les efforts de poussée, et qu'une ventouse pourrait grandement nous aider. J'ai donc finalement eu une péridurale (hyper tardive, comme quoi, c'est finalement toujours possible), et après quelques ultimes efforts (et une épisio soyons honnêtes), j'ai finalement donné naissance à ma poupée.

Comme dans mes rêves d'il y a deux ans et demi, j'ai pu l'attraper pour la faire sortir, j'ai pu savourer le peau à peau dès ses premières secondes de vie, j'ai pu voir toute l'émotion dans les yeux de mon chéri au moment où ce bébé tant attendu naissait et c'est ensemble que nous avons découvert que nous étions parents d'une deuxième petite fille.

Ce qui est particulièrement fou, c'est que si j'ai souffert comme jamais, que j'ai dépassé certaines limites, là où pour PetitChou je m'étais sentie bien passive, je me suis remise bien plus vite de cette naissance. Comme quoi, ce n'est pas un mythe, une fois notre bébé tout rose dans les bras, on oublie...

Je profite juste de ce petit mot pour remercier l'équipe de sage-femmes et puéricultrices, la gynéco et l'anesthésiste qui m'ont suivie au sein de la Maison de la Naissance à Nantes.