On parle souvent de tout ce que doivent apprendre nos enfants en un temps record, de la naissance jusqu’à leur entrée l’école par exemple. Mais on ne parle pas assez de ce que doivent apprendre les parents, primipares surtout.
On apprend à changer une couche. A la remettre à l’endroit. En mettant les bords comme il faut, et si c’est un garçon, en mettant ce qu’il faut vers le bas.
On apprend à habiller/déshabiller un bébé de 55 cm sans le casser. Et on bénit l’inventeur du body qui s’ouvre par devant.
On apprend à nettoyer le nez. Chose qui peut paraitre simple en apparence, mais qui en fait ne l’est pas du tout. Le serum phy rentre dans ton vocabulaire, et devient une nouvelle aventure à la mode.
On apprend à faire des purées hyper fluides, sans morceaux, car tu comprends on a peur des morceaux. Des purées, et des compotes. Et pour ça, on apprend à se servir d’un robot multifonction, ou enfin de la cocotte qui traîne depuis des plombes en bas de ton placard.
On apprend à avoir un compas dans l’œil lorsqu’il s’agit de choisir des vêtements. Oui, on ne peut pas se fier aux marques et à leurs indications. Ton œil, c’est ton décimètre qui calcule plus vite que l’éclair : taille indiquée / taille de ton enfant.
On apprend des numéros par cœur, des adresses par cœur : maternité, pédiatre, pharmacie, urgences pédiatriques, ostéopathe, kiné…
On apprend à décoder des paroles qui n’en sont pas réellement mais qui pour nous ont vraiment un sens.
On apprend à ruser, négocier, anticiper, dérober, distraire, divertir. Tous ces verbes prennent alors tout leur sens, puissance 1000.
On apprend à courir vite, même si on n’est pas sportif.
On apprend les explications. Par exemple : « C’est quoi ça ? » devant des messieurs qui jouent aux boules. Tu expliques. On te répond « non c’est des balles ». Il te faut alors puiser dans tes réserves pour compléter l’explication.
On apprend à cacher ses émotions et à prendre sur soi.
On apprend à dormir moins bien, moins longtemps.
On apprend à se doucher plus rapidement.
On apprend à détecter un cri, un pleur, un appel au milieu de 50 autres.
On apprend à aimer d’un amour incommensurable, qui te prend au corps, aux tripes, qui te donne parfois envie de tout casser, de t’énerver, de câline, de bisouiller, de dorloter. Un amour que tu ne connaissais pas jusqu’à cette salle d’accouchement, 00h10, un mois de mai.