Depuis que ma fille est née, je me suis toujours dis que je me débrouillais pas trop mal. Hé ouais! L'autocongratulation qui fait du bien. J'ai tout donné : des mois de congé parental pour être là à chacun de ses premiers instants, lui donner toute confiance en elle et en ce monde car " tout se joue avant 6 ans " , des petits pots maison, des couches lavables pour limiter les produits chimiques, l'allaitement de 6 mois... Je continue?
Bah oui quoi j'en ai encore : la patience dont j'ai fait preuve alors que pihouuuuu je ne pensais pas que j'en étais capable et toutes les heures au parc à lui tenir la main avec le plus souvent un sourire niais... Le parc? Si tu n'as pas vu Florence Foresti, tu as loupé une bonne tranche de rire : être maman au parc c'est comme être gardien de prison...
Mais tout cela je ne l'ai pas fait en me plaignant. Je ne l'ai pas fait par obligation. Je pouvais toujours décider de retourner au travail et l'inscrire à la crèche. Après tout, on entend toujours " so-cia-bi-lisa-tion "!! J'ai ressenti un grand bonheur à faire tout cela (je dirais même que je me suis sentie accomplie), je sentais que c'était le job de ma vie (d'où le titre du blog), une étape clé aussi bien pour moi que pour elle.
Ma fille grandit. C'est pas un scoop. Plus elle grandit et plus son besoin envers moi évolue. Elle veut être indépendante, elle s'affirme (ça ne change pas depuis sa naissance - fort caractère + mauvais caractère), elle fait les choses dans son coin et veux regarder le télé seule (sans oublier de dire qu'elle gère la tablette de main de maitre)... C'est bien, c'est bon signe. C'est grandir, non? S'affranchir de ses parents. En partie.
Je me transforme en logisticienne qui finalement n'est plus là pour jouer dans le bain ou lire les histoires avant le coucher... Faire le repas, vérifier le sac d'école, lui donner le cadre et le répéter " ranger ci ", " ranger ça ", " on va être en retard ", " on coupe l'ordinateur "... Bref, le côté sanction me gave. Le côté " menace " aussi car je dois le dire : cette petite fille tourne tout à la dérision et rigole quand on lui donne un ordre. Je me mets donc à compter (et elle pense que c'est un jeu donc s'exécute avec le sourire) et je pose des conditions " pour avoir ça, il faut ça ". Bref, j'aime pas, j'aime pas!!
Ce besoin d'indépendance de ma fille crée une nécessaire confiance et compréhension des rôles parents/enfants. " Tu veux grandir, prouves moi que tu comprends ce que ça implique ". Elle veut jouer dans notre impasse à faire du vélo avec les autres enfants : qu'elle ait conscience de la dangerosité des voitures par exemple. Elle grandira en somme encore plus vite!
Ma solution est simple pour réinventer mon rôle de parent : garder des activités communes. Proposer des vrais temps de partage en famille.
Mais alors le parc : no way ! J'ai essayé hier et je n'ai plus de plaisir. Je regarde l'heure souvent ou mon téléphone, pire je répète " on va bientôt y aller ". Le cliché si souvent décrié! Je vous rassure ça m'arrive de l'aider à escalader ou de jouer à cache cache mais non, définitivement non, le parc ne fera pas partie des activités communes!
Trouver de nouvelles activités en commun est essentiel à mon sens pour avoir le plaisir d'être ensemble et justement partager de nouvelles activités : la piscine, une randonnée, un cinéma...
Ne pas se transformer en une famille qui partage le même toit et juste des souvenirs. C'est sans doute extrême comme image mais cette volonté d'avoir une fille proche de ses parents à l'adolescence avec une confiance en nous parce que les aider à s'envoler ne passe pas par le rôle logistique des parents. Leur force dans la vie ça sera tout le reste qu'on leur aura apporté.