Congeler ses ovocytes en France?

Publié le 30 mars 2016 par Lara @Grossesse_Paris

Le décret du 15 octobre 2015 a rendu possible la conservation « sociétale » ou « de convenance » des ovocytes : quand une femme fait don de ses ovocytes, elle pourra en conserver une partie, et pourra les utiliser pour elle s’il s’avère qu’elle en a l’utilité plus tard, et ce avant 43 ans.
Autre nouveauté : le don est ouvert aux femmes n’ayant jamais eu d’enfants.

En vieillissant, les femmes perdent régulièrement et naturellement leurs ovocytes (cellules reproductrices contenues dans l’ovaire) et donc leur faculté à être fécondées. Par choix personnel ou contrainte (maladie…) les femmes envisagent parfois une grossesse tardive. Aussi pour préserver leur capital génétique, certaines n’hésitent pas à congeler leurs cellules dans d’autres pays

En France, en effet, l’autoconservation des ovocytes était autorisée uniquement pour raisons médicales, dans le cas de traitements tels que la chimiothérapie… «susceptible d’altérer la fertilité» ou pour les femmes qui bénéficiaient d’une aide médicale à la procréation.
Certaines femmes ont donc décidé de confier la vitrification de leurs ovocytes en Belgique ou en Espagne où cette pratique est autorisée (l’Italie, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne permettent également la vitrification des ovocytes). En Belgique, c’est possible jusqu’à 47 ans, en Espagne, jusqu’à 50 ans. La clientèle de ces cliniques est ainsi composée de près de 60 % de FrançaisesLe coût de la manipulation est d’environ 3 000 €.

Petite précision : les femmes qui ont recours à cette pratique à l’étranger ne risquent pas de poursuites judiciaires. Ailleurs dans le monde, le Canada, le Japon, Israël, le Brésil, les Etats-Unis autorisent eux aussi la congélation des ovocytes pour soi-même. Depuis deux ans, Facebook et Apple ont même intégré dans la couverture médicale de leurs employées la prise en charge d’une partie des frais de congélation de leurs ovocytes. En France, le débat est encore ouvert, et suscite déjà de nombreuses interrogations.