La mort subite du nourrisson ou MSN est source d’inquiétude, parfois d’angoisse, chez de nombreux jeunes parents. Certains s’affolent en cas de fièvre et vont même jusqu’à se lever la nuit pour passer le doigt sous le nez de leur tout-petit afin de vérifier qu’il respire bien.
Rassurez-vous, sur 767 000 naissances en 2017, seuls 250 bébés ont été touchés par ce drame. Cela représente donc 0,03 % des nouveau-nés, ne paniquez donc pas ! Bien sûr, c’est encore trop, et des précautions permettent d’en limiter les risques. L’objectif étant de parvenir à zéro cas.
En suivant certaines préconisations, vous limiterez drastiquement le danger.
Dans cet article :
- Qu'est-ce que la mort subite du nourrisson ?
- Les facteurs de risque de la mort subite du nourrisson
- Les bonnes pratiques pour lutter contre la mort subite du nourrisson
Qu’est-ce que la mort subite du nourrisson ?
La mort subite du nourrisson se caractérise par l’arrêt respiratoire soudain d’un nouveau-né en plein sommeil. Ce syndrome concerne les tout-petits entre la naissance et un an. Il survient essentiellement la nuit, entre minuit et 8 heures. Aucun signe d’alerte n’a préalablement pu permettre aux parents de s’en prémunir, car leur bébé affichait une parfaite santé. Après le décès, aucune cause ne peut être identifiée.
Selon les études, elle est plus fréquente les mois d’hiver, en raison, probablement, de la multiplication des infections ORL. La MSN concerne davantage les anciens prématurés ou les enfants ayant subi des problèmes respiratoires à la naissance. On ignore encore les principales raisons, même si on avance certaines hypothèses : l’implication, dans le cerveau, d’une neuroprotéine appelée orexine, par exemple, ou le déséquilibre en sérotonine, rien n’est encore certain.
Il reste de nombreuses recherches à poursuivre, notamment dans le domaine de la génétique. Si on ne parvient pas encore à expliquer un tel drame, on connaît aujourd’hui les facteurs de risque et les préconisations à suivre, ce qui a permis de faire chuter les statistiques. Au début des années 1990, la MSN concernait 1000 à 1500 bébés, aujourd’hui, on a divisé ce chiffre par 4 à 6.
Les facteurs de risque de la mort subite du nourrisson
Plusieurs facteurs expliquent ce syndrome complexe. On soupçonne les infections respiratoires, bactériennes comme virales, le RGO (reflux gastro-oesophagien) ou l’hyperthermie. On explore actuellement différentes autres pistes en parallèle.
Le couchage sur le ventre est aujourd’hui reconnu comme l’une des principales causes. Depuis que des campagnes de sensibilisation rappellent l’importance de faire dormir bébé sur le dos, le nombre de MSN a considérablement diminué.
Le tabagisme, notamment par la mère pendant la grossesse, est également pointé du doigt. La nicotine, transmise au fœtus durant cette période, se fixerait sur un récepteur du cerveau. Il serait ainsi altéré dans sa fonction de régulation de la respiration pendant le sommeil. Les conséquences se poursuivraient après la naissance, donnant au bébé des réflexes respiratoires moins efficaces.
Une femme enceinte, fumant un paquet par jour, multiplie par 5 les risques encourus par son bébé. La sensibilisation aux effets du tabagisme est donc fondamentale et il est conseillé d'arrêter la cigarette avant le début de la grossesse.
Les bonnes pratiques pour lutter contre la mort subite du nourrisson
- Couchez votre bout de chou sur le dos. Nous vous expliquons comment faire quand bébé s’est malencontreusement retourné et se met en danger.
- Évitez les matelas mous et privilégiez les modèles fermes. Nous vous aidons à bien choisir un matelas.
- Retirez les draps, couettes, couvertures et autres objets qui peuvent obstruer sa respiration ou l’étouffer. Optez pour une turbulette ou une gigoteuse, et ajoutez un surpyjama en cas de température basse. Suivez nos quelques conseils pour connaître la bonne taille de gigoteuse.
- Ne tardez pas à consulter un pédiatre en cas d’infection ORL, même si elle vous semble bénigne et sans fièvre.
- Supprimez les oreillers, les nouveau-nés ont besoin de dormir la tête à plat.
- L’allaitement maternel pourrait être un facteur de réduction du risque.
- Évitez aussi les chaînes, colliers d’ambre non adaptés et autres bijoux autour du cou.
- La tétine est associée à une réduction des cas de MSN. Aux États-Unis, elle fait partie des mesures de prévention. En France, nous sommes encore réservés sur la corrélation qui n’est pas scientifiquement prouvée.
- La chambre de bébé ne doit pas dépasser les 19 degrés. Il n’est pas bon que votre bout de chou soit trop couvert et qu’il ait trop chaud.
- Évitez de fumer dans le logement ou devant votre tout-petit, le tabagisme passif augmente les risques de MSN.
- Faites dormir bébé dans la même chambre que vous les 6 premiers mois et, si vous optez pour le co-sleeping, prévoyez un lit de cododo adapté, ne le laissez pas dans votre lit sans support.
Le mot de la fin
Une association fait un excellent travail de prévention, d’information et de soutien pour les parents concernés, c’est naître et vivre. Ils sont présents en France et en Belgique. Vous pouvez y suivre l’actualité de la recherche médicale sur ce sujet, y télécharger des brochures de sensibilisation et trouver des groupes de parole si vous traversez un tel drame.
Vous connaissez d’autres moyens pour aider des parents dans cette épreuve ? N’hésitez pas à les partager dans les commentaires.
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