Si de nombreuses femmes appréhendent à l’idée de porter un enfant et de le mettre au monde, chez certaines, ces craintes peuvent se transformer en véritable angoisse paralysante : c’est ce qu’on appelle aussi la tokophobie !
Qu’est-ce que la tokophobie ?
La tokophobie est une maladie souvent liée à la crainte de la souffrance, à la dépression ou à l’anxiété à l’idée de donner la vie. Elle se traduit principalement par une peur irraisonnée de l’accouchement. Malgré leurs désirs de maternité, certaines femmes atteintes de tokophobie sont tellement terrorisées qu’elles multiplient leur moyen de contraception, décident parfois d’interrompre leur grossesse ou, souhaitent à tout prix éviter l’accouchement naturel.
La tokophobie est décrite depuis le 18 ème siècle où des cas de suicides étaient constatés à cause de cette peur extrême. Nous retrouvons ces observations au 19 ème siècle mais, les taux de mortalité maternelle et infantile étaient élevés et on peut comprendre que la peur de la grossesse et de l’accouchement étaient fondée. De nos jours, avec les progrès médicaux et le taux de mortalité qui a considérablement diminué, cette peur est considérée comme irrationnelle.
Les différents degrés de la tokophobie
Cette peur peut toucher toutes les femmes, même celles qui ont déjà eu un enfant, mais, davantage de cas ont été notés parmi les très jeunes femmes ,ou, au contraire les femmes de plus de 40 ans. Les psychiatres distinguent trois sortes de tokophobie en fonction des circonstances de déclenchements de la phobie.
La tokophobie primaire
Elle précède le premier accouchement et remonte souvent à l’enfance ou l’adolescence à la suite d’une expérience négative (abus sexuel, récit d’expérience familiale négative concernant l’accouchement…). Les relations sexuelles sont normales mais, la contraception est excessive, avec l’emploi simultané de plusieurs méthodes contraceptives. Dans certains cas, le désir d’enfant peut finalement surmonter la peur et donner lieu à des grossesses désirées mais, ces femmes vont la plupart du temps accoucher par césarienne, si possible programmée.
La tokophobie secondaire
L’évitement phobique de la grossesse est consécutif à un précédent accouchement difficile, pénible, voire traumatisant. Elles peuvent avoir subi un accouchement opératoire en raison d’une souffrance du foetus, avoir ressenti des douleurs sévères durant le travail, ou encore avoir cru que leur bébé allait mourir ou même qu’il était déjà mort.
La tokophobie, symptôme d’une dépression pré-natale
Le fait de réaliser sa grossesse et tout ce qu’elle implique peut entraîner un syndrome dépressif. La tokophobie peut être l’un des symptômes de cette dépression. Les femmes se sentent absolument incapables d’accoucher.
Ce que peut engendrer la tokophobie
Pour la mère
- Insomnie/manque de sommeil
- Dépression prénatale
- Vomissements importants pendant la grossesse
- Demande d’avortement
- Demande de césarienne
- Travail long avec augmentation de l’usage de l’analgésie épidurale
- Risque accru d’accouchement assisté
- Risque accru de dépression post-natale
- Faible lien d’attachements avec le nourrisson
- Plus d’autres grossesses ou long délai entre les grossesses
- Stérilisation ultérieure
Risque pour le bébé
- Faible lien d’attachement avec la mère
- Augmentation des admissions à l’unité de soins intensifs de néonatologie (+ 8%)
- Nourrisson de plus petit poids à la naissance
- Effets émotionnels à long terme sur le nourrisson
Comment surmonter cette phobie ?
Comme n’importe quelle phobie, cela se guérit avec l’aide de spécialistes. Si vous ressentez les symptômes cités précédemment, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou gynécologue. Si ceux-ci n’arrivent pas à vous rassurer, l’aide d’un psychologue peut être utile. En effet, il essayera de comprendre d’où provient cette peur. De plus, cela vous calmera et vous aidera à aborder votre grossesse plus sereinement.
Les médecines douces comme l’homéopathie ainsi que la phytothérapie sont des remèdes naturels qui peuvent vous aider contre le stress intense. Pratiquer un sport calme comme le yoga est également très bon pour le corps et l’esprit.
Suivre des cours de préparation à la naissance peut également être utile.