Quand je rentre du travail, à chaque fois c’est pareil, je ne peux pas m’en empêcher, je me jette sur la nourriture. C’est plus fort que moi, je suis comme hypnotisé(e) par le frigo et les aliments les plus riches, bien gras ou bien sucrés.
Pourtant je fais attention toute la journée, alors que m’arrive-t-il à ce moment là ? »
Bon nombre de personnes souffrent de ce moment charnière entre la journée de travail et le moment où l’on rentre chez soi. Alors que se passe-t-il exactement ?
Bien souvent, l’alimentation est contrôlée dans la journée, volontairement, dans le but de maîtriser le poids, voire dans le but maigrir. On y parvient souvent sans trop de difficultés. On évite soigneusement les aliments riches, les pizzas, les plats en sauce et les pâtisseries, afin de privilégier une alimentation que l’on pense plus saine et équilibrée, avec peu de graisses, de sucres rapides, voire sans féculents ni pain.
Ce comportement, qui semble normal, a plusieurs conséquences négatives:
1/ vous risquez d’avoir très faim en rentrant chez vous, ce qui donne envie de manger, c’est tout à fait normal. Sauf qu’il y a un problème : il y a un dîner qui va suivre dans peu de temps, et bien souvent, on mange trop à 18h pour avoir faim à 20h. Il faudrait dans ce cas manger moins au dîner… mais on se dit que c’est mieux de manger un peu de tout, pour la santé et pour le poids. Mais si au moment du dîner vous n’avez pas faim, c’est que votre corps vous dit qu’il a eu son compte de calories pour la journée, et qu’il n’a donc pas besoin de dîner. Mais comme on nous dit à longueur de journée qu’il ne faut pas sauter de repas, et bien on mange… sans faim… ce qui risque de faire grossir !
2/ la restriction que vous vous êtes imposé(e) toute la journée, souvent dès le petit-déjeuner, en recherchant une alimentation saine pour le poids et/ou pour la santé, finit par nous user, nous frustrer, et une fois à la maison, nous sommes tout naturellement très attirés par ce que nous avons soigneusement cherché à éviter toute la journée.
3/ le moment où nous rentrons à la maison est délicat. Nous avons accumulé une certaine dose de stress et de fatigue au travail, et bien souvent une seconde journée nous attend : les enfants, la cuisine, le ménage, bref, encore beaucoup de stress et de fatigue en perspective. Manger peut être un moyen de nous donner du courage pour affronter cette deuxième journée, ou un moyen de nous apporter du réconfort face à la journée passée.
Et si vous cumulez tout, c’est-à-dire si vous avez très faim, si vous avez contrôlé votre alimentation toute la journée, et si vous êtes stressé(e), vous risquez fort d’être en proie à une pulsion alimentaire en rentant chez vous.
En fait, chercher à contrôler son alimentation dans le but de contrôler son poids n’est pas normal, c’est ce qui nous pousse, à plus ou moins court terme (parfois à la fin d’une journée), à craquer et à manger ce qui nous manque. Dans de petites proportions c’est gênant, mais le phénomène peut prendre une dimension pathologique avec la survenue de troubles du comportement alimentaire comme des pulsions boulimiques ou du craving (pulsion sur le même type d’aliment, et en moins grande quantité que dans la boulimie).
Alors quelle est la solution ?
Manger en respectant ses sensations de faim et de rassasiement, en apprenant à manger de tout sans culpabilité, tout en apprenant à gérer ses émotions de vie autrement qu’en mangeant, voilà le meilleur moyen pour ne plus souffrir de pulsions alimentaires.
Comme moi, certains diététiciens spécialement formés peuvent accompagner les personnes pour parvenir à manger de façon régulée.